Divagations d’une jeune étudiante en multimédia
Aujourd’hui, alors que je mange ma clémentine, je réfléchis à ce que je peux écrire sur moi. J’ai 22 ans, ma vie viens de commencer, j’ai rien fait de bien spécial.
J’aime beaucoup les clémentines. Je les préfère sucrées. En fait, j’ai une addiction au sucre que j’essaye de contrôler. C’est difficile de faire attention à sa consommation de sucre lorsque tout ce qu’on mange en contient énormément.
J’ai jamais vraiment su me présenter. C’est difficile de tout résumer. La musique m’inspire, en général. Alors je lance une nocturne de Chopin. Cette musique me rappelle ma mère lorsqu’elle jouait cette mélodie au piano. Ma mère joue merveilleusement bien du piano. Mon frère et moi avons « hérité » de ses talents. Il joue de la batterie et je joue de la guitare et du violon. Enfin… une corde de mon violon s’est cassée alors je dois la remplacer. J’ai commencé le violon cette année mais je joue de la guitare depuis que je suis en 4e. Mais, à cause d’une malheureuse histoire, ça fait deux ans que je ne la touche plus. Ça m’attriste un peu.
C’est une très longue et très douloureuse histoire qui a commencé en Terminale à quelques mois du Bac. Je préfère ne pas y penser mais c’est pas simple. On s’y fait. On tourne la page et on va de l’avant. Il faut apprendre à danser sous la pluie.
J’ai quelques amis. J’essaye de m’entourer de personnes ouvertes parce que j’aime bien parler des sujets qui fâchent et j’aime que les gens se respectent autour de moi. Je crois que je suis un peu celle qui fait rire tout le monde à l’aide de blagues plus que douteuses. J’essaye d’être là pour eux. A toute heure tant que je ne dors pas. Ça me prend beaucoup de temps mais j’aime ça. Je dors beaucoup, à peu près 9h par nuit.
Le pardon est une chose que j’ai toujours eu du mal à donner. J’ai été élevée par des parents très rancuniers, incapables de pardonner une faute. Mais pourtant, l’erreur est humaine et mérite parfois le pardon. Si je regarde rétrospectivement, je pense que mes parents m’ont donné une bonne éducation. Bien sûr, elle n’est pas parfaite. Mais ils ont fait de leur mieux et je pense qu’ils n’ont pas échoué. On m’a enseigné des valeurs fortes telles que la tolérance, l’acceptation de l’autre, l’altruisme, la générosité… et même si ils ont parfois été trop stricts, ils ont su me donner les libertés dont j’avais besoin au bon moment.
Mais quelque chose qu’ils n’ont jamais su m’enseigner, c’est la capacité à me faire des amis. J’ai toujours eu énormément de mal à me mêler à un groupe. Trop réservée pour aborder les gens, trop introvertie pour aimer le contact social. Ça m’a valu plusieurs années de critiques acerbes de la part de mes camarades parce que j’étais différente. J’ai fini par jouer de cette image et par aimer sortir du moule. J’ai fait ça jusqu’à ce que je change de lycée et que je me retrouve à être dans la norme dans celui-ci. J’y ai rencontré des personnes proches, qui ont bouleversé ma vie et ma vision des choses.
Mais ce qui a le plus bouleversé ma façon de voir le monde, c’est de retrouver ce vieil ami perdu et d’entrer dans son monde. J’avais conscience que je vivais dans une famille « privilégiée » mais je n’avais pas conscience qu’en passant simplement le pas de la porte je trouverais l’autre facette du monde. Je connaissais les inégalités sociales de la France, mais je ne les avais jamais vues.
Je sais que j’ai pas mal de privilèges en tant que fille de mes parents. J’ai un privilège hétérosexuel, de classe, d’identité de genre, de capacité, d’éducation et racial même si ma mère est eurasienne. J’ai aujourd’hui pleinement pris conscience de mon privilège de classe et d’éducation. J’aimerais que ces privilèges cessent et qu’on soit tous réellement égaux. Qu’on ait tous les mêmes chances d’obtenir un travail, qu’on soit tous payés autant à travail égal.
J’aimerais également la fin de la pression sociale. Qu’on accepte qu’un homme puisse pleurer ou prendre soin de lui. Qu’on accepte qu’une femme puisse ne pas vouloir d’enfant ou n’ai pas peur de se promener seule la nuit. Ce sont des choses qui gangrènent notre société et qui rendent la vie difficile pour certaines personnes.
Mon éducation ainsi que mon expérience personnelle m’ont permis d’apprendre à comprendre et à écouter ceux autour de moi et j’aimerais faire quelque chose pour aider, je ne sais juste pas encore quoi.
Sinon, on dit aussi de moi que je suis une artiste. Je fais simplement de la musique et je prends des photos. J’ai pris des cours de photographie et je commence à trouver mon propre style. Ce que je préfère c’est les objets usés par le temps ou tout simplement les photos de concert.
Je rêve de voyager, d’explorer de nouveaux horizons, de nouvelles cultures. J’aimerais trouver un endroit qui me plaît, dans lequel j’aimerais vivre, trouver un travail, y faire ma vie. Mon prochain voyage sera sûrement la Norvège et ses paysages majestueux mais j’aimerais voir le monde entier. Le monde est si vaste ! Il y a tellement de choses à voir, tellement de personnes à rencontrer. Pour préparer mon voyage, j’apprends un peu le Norvégien. C’est pas facile mais je persévère. J’apprends aussi la LSF (Langue des Signes Françaises), juste pour moi. Je trouve cette langue magnifique et j’admire le fait de parler avec les mains.
Je suis encore jeune, j’ai encore plein de choses à découvrir.
Laëtitia Badot 